EPAVES, NAUFRAGES, ANONYMES
Ma démarche artistique va puiser son énergie et ses influences dans mes voyages aux confins d'une Afrique de terre plurielle. Métal, papiers, toile, tissus, fibres végétales, sables, collages et pigments naturels sont détournés pour composer une oeuvre à dominante matiériste empreinte d'une signification symbolique en relation avec les mondes qui nous entourent, nous traversent et nous questionnent. Dans la poursuite de ma première oeuvre «Naufragés I» réalisée lors d'un workshop à Cotonou (Bénin) chez l'artiste Ludovic Fadairo en août 2018, de l'autre côté de l'océan, face à la mer, en regardant les pirogues des pêcheurs; ces mêmes pirogues ne sont-elles pas surtout ces dramatiques témoins de traversées vers l'Europe, fragiles embarcations donnant suite à tant de naufrages, d'épaves éparpillées, abandonnant derrière elles des visages sans noms, anonymes, à la recherche d'une vie meilleure. «Dans sa continuité, l'oeuvre révèle une parenté avec l'Arte Povera. D' «insignifiants», les objets deviennent «signifiants». En filigranes, dans une dramaturgie silencieuse, l'artiste ne nous parle-t'elle pas du drame humain de l’émigration maritime ? Que dire du contraste implacable in terminis que porte en lui le mot «flamboyant», ce fruit si proche dans sa forme de la modeste pirogue ? Le bleu-vert grisé de certaines tôles déchiquetées, vestiges d'un naufrage ? Naufrage sans doute d'illusions nées dans une société en détresse.» 

Michel Van Lierde, juillet 2016. 

Ariane Bosquet www.arianebosquet.com Instagram : ariane_bosquet

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